
Il y a exactement un an, le stade de la Paix de Bouaké fut le théâtre d’un affrontement mémorable, gravé à jamais dans l’histoire du football ivoirien. Ce 03 février 2024, l’Afrique retenait son souffle devant un quart de finale explosif de la CAN 2023.
D’un côté, des Aigles du Mali au sommet de leur art, prêts à tout pour décrocher le graal. De l’autre, les Éléphants de Côte d’Ivoire, miraculés du tour précédent face au Sénégal, mais encore en proie au doute. Face à un adversaire redoutable et discipliné, la seule arme ivoirienne restait l’humilité, déployée comme un mantra sur tout le territoire.
Bouaké, joyau du centre du pays, était le cœur battant du football africain le temps d’une soirée. L’atmosphère était incandescente, portée par un stade acquis corps et âme aux Éléphants. Mais en véritables prédateurs, les Aigles n’avaient cure du vacarme ambiant. Organisés, solidaires, ils ont démontré qu’un collectif bien rodé pouvait faire vaciller les plus fines individualités.

Pourtant, le destin semblait leur jouer un mauvais tour. Après avoir gâché un penalty, les Maliens peinaient à capitaliser sur leur supériorité numérique, obtenue après l’expulsion d’Odilon Kossounou avant la pause. Mais à la 70ᵉ minute, Nene Dorgeles a figé Bouaké d’un éclair de génie. D’une frappe chirurgicale, il expédia le cuir dans la lucarne droite de Yahia Fofana, plongeant les supporters ivoiriens dans un silence assourdissant.

Menés 1-0, réduits à dix contre onze, les Éléphants semblaient destinés à la sortie. Mais contre toute attente, Simon Adingra surgit tel un phénix pour inscrire le but de la résurrection ivoirienne… à la 89ᵉ minute et 17 secondes !
Un soulagement incommensurable s’empara du stade, rallumant la flamme de l’espoir. Poussés par une ferveur indescriptible, les Ivoiriens assénèrent le coup fatal à la 121ᵉ et ultime minute grâce à Oumar Diakité, devenu l’ange exterminateur des espoirs maliens.



Le stade de la Paix explosa littéralement. Bouaké vibrait sous une euphorie collective, transformée en une immense fête populaire, tandis que, sur la pelouse, les Aigles abasourdis peinaient à réaliser l’impensable. Sur le banc, un Éric Chelle pétrifié trouva refuge dans une bouteille d’eau fraîche, renversée sur son crâne comme pour éteindre le brasier intérieur de la désillusion.
Ce jour-là, une des plus glorieuses épopées du football ivoirien s’écrivit en lettres d’or. Un soir où une nation tout entière s’unit derrière ses héros, scellant à jamais le destin des Éléphants dans la légende africaine.
Sacré Ange
