Le 7 juin 2023, les Ivoiriens découvraient un nouveau visage. Celui de Obité Evan N’Dicka, défenseur de Francfort en Allemagne. Pour beaucoup de ses compatriotes, c’est un illustre inconnu. Pour les plus grands observateurs du football, c’est un talent à l’état pur avec une incroyable marge de progression. A l’heure où le Cameroun pleure pour ne pas avoir réussi à l’enrôler, la Côte d’Ivoire se frotte les mains. Le pays de Didier Drogba et Yaya Touré peut se targuer d’avoir pris dans son escarcelle le futur de sa charnière centrale. Il peut surtout être fier d’avoir enrôlé un athlète qui vient enfiler la vareuse orange des Éléphants avec fierté.
Pas un choix par défaut
Les Camerounais ne démordent pas. Dans tous les médias, le choix de N’Dicka fait jaser. On va même jusqu’à le présenter comme un joueur qui a été snobé par la Fecafoot et qui a trouvé refuge à la FIF. Ce qui n’est pas vrai. N’Dicka n’a pas fait un choix par défaut en venant en Côte d’Ivoire. C’est le choix du cœur s’il a décidé d’arborer la tunique des doubles champions d’Afrique. Bien sûr, comme tous les jeunes joueurs français d’origine africaine, il a fait ses classes avec les sélections de jeunes des Bleus. Né à Paris en 1999 d’un père Camerounais et d’une mère Ivoirienne, il avait logiquement lorgné les Champions du monde 1998 et 2018. « L’équipe de France n’est pas une obsession, c’est un objectif et il est dans un coin de ma tête », avait-il dit en 2022 dans un entretien accordé au magazine français Onze Mondial. Depuis, l’eau a coulé sous le pont et il s’est décidé aussitôt à devenir un Éléphant. Pour bien faire les choses, il a pris la décision de passer désormais ses vacances à Abidjan après mûres réflexions. Ce qui n’est pas anodin.
Un pur sang Ivoirien
L’année dernière, N’Dicka a passé beaucoup de temps en famille à Abidjan. Au delà de connaître la terre qui a vu naître sa mère, il lui fallait s’imprégner de la culture atypique de ce beau pays. Il lui fallait se familiariser avec l’environnement qu’il s’apprêtait à dompter dans un coin de sa tête après des discussions avec Idriss Diallo. Le président de la FIF a d’ailleurs été l’artisan principal de sa venue en sélection selon des sources proches du dossier. « C’est vrai que j’ai discuté avec la famille d’Evan et avec lui-même l’année dernière. C’est un charmant garçon, très attachant. Quand je l’ai reçu, il m’a fait bonne impression tout de suite. Il n’y a pas eu d’hésitation dans sa démarche quand nous lui avons présenté notre projet. Je peux vous dire qu’il aime son pays. Et ça, ça fait au chaud au cœur pour des dirigeants », a confié le numéro un du football ivoirien au moment d’évoquer la venue du nouveau pachyderme. Le futur ex-joueur de l’Eintracht Francfort a été séduit par le projet de la FIF mais aussi par le visage pittoresque de la Côte d’Ivoire qu’il a visitée par deux fois la même année . Il a flirté avec le bonheur sur les belles plages de la cité balnéaire d’Assine Mafia en 2022. Un lieu paradisiaque de repos et de rendez-vous des plus grandes stars du pays, d’Afrique et même du monde. Son palais s’est laissé envoûté par la gastronomie ivoirienne avec ses mets les plus connus. Il a surtout été convaincu par le potentiel de la nation ivoire en terme de football. A lui de convaincre également sur le terrain. Ce ne sera pas facile avec la concurrence mais celle-ci n’effraie pas le roc.
Sanh Séverin