Bloqué au Ghana pour des problèmes en club, un joueur camerounais a été sauvé par l’union des footballeurs professionnels de Côte d’Ivoire de Zoro Marc, le seul syndicat ivoirien de joueurs reconnu par la Fifpro. Il raconte sa mésaventure. Ses documents administratifs dont son passeport, son billet d’avion retour au pays ont tous été assurés par l’Ufpci. Il est rentré au pays des Lions indomptables depuis le 18 avril 2023.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs s’il vous plaît?
Je m’appelle Ndomo Pierre Franck, footballeur camerounais. Je suis arrivé au Ghana pour une signature de contrat avec le club WAFA (West African Football Club) mais ça ne s’est pas bien passé vu qu’avec tout ce que j’ai reçu comme information crédible au départ à l’arrivée ça a été autre chose. Je me suis rendu compte que c’était de l’arnaque. C’est la raison pour laquelle j’ai réussi à m’échapper de cet engrenage. Quand ça m’est arrivé, je me suis rendu compte que j’étais en difficulté. J’ai donc contacté mon syndicat de footballeur au Cameroun qui est le SYNAFOC dirigé par le Président Geremi Njitap qui est en même temps le président de la FIFpro Afrique. C’est comme ça que je l’ai contacté et il m’a orienté d’abord vers le syndicat des footballeurs ghanéens ou j’ai rencontré le président qui nous a conduit vers d’autres perpectives engagées pour trouver des conditions meilleures. C’est comme ça que je me retrouve vers la destination Côte d’Ivoire, vu qu’au Ghana il n’y avait pas d’embassade du Cameroun pour régler mon problème. Donc je suis arrivé en Côte d’Ivoire et mes dirigeants du Synafoc m’ont mis en contact avec leurs collaborateurs de l’Ufpci. C’est de là qu’est parti le déclic pour avoir mon retour au pays. Donc voilà comment je suis arrivé en Côte d’Ivoire et au Ghana. Je tenais à dire à mes confrères footballeurs africains même de l’hexagone que le syndicat est là pour défendre nos droits. A mes frères ivoiriens spécialement je vous conseille de vous rapprocher de votre syndicat qui est l’Ufpci parce que lorsque tu es un syndiqué, tu as droit à certains avantages et à une couverture aussi. Par exemple voici mon cas, si je n’avais pas contacté le syndicat des footballeurs je ne suis pas sûr que j’aurais pu trouver une solution à mon problème. Je me suis rendu compte que ces associations de syndicats de footballeurs africains travaillent en synergie. Par ce que partant du Cameroun, ils ont pu rapidement saisir leurs homologues ivoiriens pour vraiment trouver une solution à mon problème et cela s’est fait en un laps de temps. Après quelques jours de collaboration j’ai pu obtenir mon billet d’avion et mon laisser passer. Donc vivement je vous demande de vous rapprocher de votre syndicat parce qu’il est là pour protéger d’abord les droits des footballeurs. C’est vrai qu’en Afrique actuellement il y a des débats, beaucoup n’y croient pas trop par rapport aux précédents. Mais je dis toujours il faut faire confiance peut-être ceux qui ont été là avant n’ont pas travaillé mais je pense que la nouvelle génération est à l’œuvre. Pour preuve me voici en train de rentrer grâce au syndicat de Côte d’Ivoire de synergie avec le syndicat du Cameroun. Donc vraiment chers confrères footballeurs je vous demande de vous rapprocher de votre syndicat pour plus d’informations. C’est ce que je voulais vous dire.
Comment êtes-vous arrivé au Ghana ?
Je suis arrivé au Ghana dans l’optique de signer un contrat au club WAFA United ( West African Football Club) par ce que j’avais reçu tous les documents partant du Cameroun qui affirmaient que mon profil était bon. J’avais envoyé une vidéo aux dirigeants que je pensais être du club. Donc ils m’ont envoyé tout. Quand je suis arrivé je me suis rendu compte que ce qui avait été dit entre le manager du club et moi n’était pas là réalité donc je me suis rendu compte qu’il y avait anguille sous roche.
Quel bilan faites-vous de votre saison là-bas ?
Je ne pourrais pas parler de saison parce que je n’ai pas pu jouer au Ghana. Mais j’ai eu à faire des matchs amicaux avec des clubs professionnels ghanéens donc je ne pourrais pas me prononcer assez sur ce cas.
Comment les choses se sont passées avec les dirigeants ?
Là aussi je ne pourrais pas me prononcer.
Avez-vous signé un contrat en bonne et du forme ?
Non j’ai pas pu avoir le contrat vu que c’était une arnaque.
Comment avez-vous réussi à sortir de ce problème ?
Lorsque j’ai constaté que c’était une arnaque, je me suis rendu d’abord vers les autorités ghanéennes. Parce que quand j’ai réussi a m’échapper de là, j’ai contacté un ami footballeur ghanéen avec qui j’ai joué au Cameroun. C’est un ainsi qu’on a monté un traquenard pour que je m’échappe. Il m’a hébergé chez lui pendant un mois demi. C’est pendant cette période qu’on a eu à contacter les autorités ghanéennes pour leur faire part de l’existence de ce genre de phénomène dans leur pays. Au sortir de là, j’ai directement contacté le syndicat des footballeurs de mon pays qui est le SYNAFOC. C’est de là qu’a commencé les procédures. Car eux ils m’ont envoyé vers leurs homologues ghanéens. Du Ghana quand j’ai atterri en Côte d’Ivoire, ils m’ont orienté vers leurs homologues ivoiriens de l’UFPCI. Je pense que le catalyseur a été le fait que j’ai contacté mon syndicat de footballeur au Cameroun.
Comment êtes-vous entré en contact avec l’UFPCI ?
Je suis entré en contact avec l’UFPCI grâce au SYNAFOC. C’est le directeur des opérations du SYNAFOC qui m’a mis en contact avec le président de l’UFPCI, Monsieur Zoro Marc. C’est lui qui a transmis les informations à ses collaborateurs à l’instar de Monsieur Ettien et Monsieur Marcel. C’est comme ça que le courant est passé rapidement et la solution a été trouvée en un laps de temps.
Comment vous sentez-vous depuis que tout est réglé ?
C’est un soulagement. Je ne sais pas comment expliquer ça. Je vais transposer par une image. Vous vous rendez compte que quelqu’un qui n’a jamais connu l’aventure dans sa vie, se retrouve dans une situation de clandestin dans un pays. Et subitement des personnes de bonnes moralités lui viennent en aide pour qu’il regagne sa famille qu’il a quitté pendant pratiquement un mois. Vraiment ça fait chaud au cœur. Sincèrement c’est de la joie que je ressens actuellement. Beaucoup de gratitudes envers les dirigeants de l’UFPCI grâce à qui les démarches pour l’obtention de mon laisser passer et de mon billet d’avion ont été très très rapide.
Votre mot aux footballeurs en difficulté…
Je pense que nous les footballeurs on devrait savoir deux choses. Pour ceux qui ont déjà signé un contrat. Le contrat met toutes les bases. J’ai l’impression que beaucoup d’entre nous ne prennent pas le temps de lire. Le footballeur a des droits et obligations. Les droits des footballeurs sont garantis par leur syndicat. C’est à dire il faut d’abord s’affilier au syndicat pour avoir des avantages et bénéficier de l’aide. Certes il y a des footballeurs qui ne sont pas affiliés et qui bénéficient aussi de l’aide du syndicat. Mais c’est plus prudent d’être syndiqué. Moi mon cas par exemple, je ne peux pas dire que j’ai été aidé par ce que je suis syndiqué mais je payais régulièrement mes cotisations au SYNAFOC. C’est pourquoi je pense que mon cri de détresse a été entendu par le SYNAFOC. Et ça s’est passé comme une lettre à la poste lorsqu’ils ont entamé la procédure. Donc il faut vraiment se rapprocher du syndicat. Pour ceux qui ne savent pas, allez au syndicat, si vous avez des questions, le syndicat est là pour répondre et défendre nos droits et non ce que d’autres disent. Parce que chers footballeurs, les présidents de clubs ont aussi leur syndicat et ils défendent juste leurs intérêts. Le syndicat des footballeurs est là pour défendre nos intérêts en tant que footballeurs. Par ce que nous voyons ce qui se passe en Afrique. Le footballeur n’est pas bien payé mais les subventions arrivent toujours dans les comptes du président. C’est vrai que c’est pas assez mais malgré cela, très peu de président en Afrique reversent ce droit aux footballeurs. Donc le syndicat est là pour défendre tous ces droits. Pour la petite histoire, moi au Cameroun j’ai gagné deux procès grâce au SYNAFOC. Je ne peux pas dire que je connais mais je me suis rapproché du SYNAFOC pour avoir beaucoup plus d’explications et défendre mon cas, c’est pourquoi j’ai eu gain de cause. Donc voilà ce que je peux dire aux footballeurs.
Interview réalisée par Sanh Séverin