Bouaké s’impatiente, les tickets se vendent à la pelle
La Côte d’Ivoire affronte les Comores dans le cadre de la 3e journée des Éliminatoires de la CAN 2023 à Bouaké, le 24 mars 2023. Sevrée de la sélection depuis cinq ans, la population s’impatiente à l’approche de la rencontre.
Bouaké s’est faite belle. La deuxième plus grande ville de la Côte d’Ivoire après Abidjan s’est même parée de nouveaux habits. Des boulevards refaits, des hôtels en pleine construction ou en réfection…Et comme si cela ne suffisait pas, la capitale de la paix, jadis bastion de la rébellion armée en 2002, reçoit son premier match international depuis 2018. Partout, c’est l’effervescence. Le soleil est quasiment au Zénith ce jeudi 23 mars 2023. Nous décidons de faire un tour au Stade de la Paix pour nous imprégner de l’engouement du public. L’écrin flambant neuf est un point de vente des tickets du match Côte d’Ivoire-Comores,comptant pour la 3e journée des éliminatoires de la CAN 2023 qui se jouera en 2024 au pays de Didier Drogba.
Les points de ventes pris d’assaut
Sur le boulevard qui mène à Ahougnanssou, le quartier où est niché la Stade de la Paix, l’embouteillage est visible à un kilomètre. Il faut des policiers pour régulier la circulation. Tout se passe bien. Nous n’avons pas trop de mal à atteindre l’enceinte retapée pour la CAN à venir. De longues files de fans s’impatientent devant les guichets. Les vendeuses de tickets doivent mettre de la scélérité dans leurs gestes. Ça gronde, ça murmure, ça ronronne. Tout le monde est pressé d’avoir son sésame. Un homme en tenue militaire se présente. Il est filiforme mais avec la voix grave. Il n’a même pas besoin de dire plus après avoir salué poliment. Tout le monde s’écarte.« Je veux sept tickets de 3 euros.», commande-t-il. Il donne 42 euros. Il est servi à la vitesse de la lumière. Après lui, la bousculade reprend. C’est pareil à l’autre point tout près. Derrière la baie vitrée, un homme imposant sourit. Il semble heureux de la manière dont les événements se déroulent. Nous l’approchons. C’est le chef du département de la billetterie du COCAN 2023. «Oui, ça va bien. Tout va à merveille. Les tickets s’écoulent bien. Il en reste peu, en tout cas pour notre dotation, de 15 euros, 7 euros, 4 euros et 3 euros. Mais je dois reconnaître que les tickets les plus prisés sont ceux de 3 euros. Ils se vendent comme de petits pains. On n’en a plus de VIP aussi car ils ont tous été écoulés à Abidjan avant même notre arrivée à Bouaké en début de semaine. », a confié Janvier kouakou Germe à SNA tôt ce matin. A la gare routière ou encore au centre commercial capitol, c’est pareil. Les supporters se bousculent pour avoir leurs billets.
La température monte
Tout bouillonne à Bouaké. Un groupe d’élèves, sortis du Lycée Saint-Viateur, juste dans le dos du Stade, en témoigne.
« On veut voir Aurier, Kessié, Gbamin, Sangaré, Haller. Je suis né ici à Bouaké. La dernière fois que l’équipe est venu, j’avais douze ans. Je n’avais pas encore le virus du football. On les attend », s’enthousiasme Koné Sindou, un adolescent de 17 ans. Ils sont ravis à l’idée de voir évoluer sous leurs yeux leurs idodes. «Je ne suis pas le football mais à la maison, mes frères et mon père ne parle que de ce match. Ils m’ont dit qu’il est sans enjeu pour la qualification mais peu importe pour eux. A nous la victoire », exulte la mignonne Konan Aya, 16 ans. Le Stade de la Paix de Bouaké compte 40 mille places. La Fédération Ivoirienne de Football espère un match à guichets fermés.
Sanh Séverin,envoyé spécial à Bouaké