Le président de la Confédération Africaine de Football débarque à Abidjan ce lundi 4 mars pour s’entretenir avec les autorités ivoiriennes de l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2023. Mais pas que, selon des sources introduites.
Une visite afin de s’assurer que tout avance bien concernant les infrastructures dès demain, 4 avril, en Côte d’Ivoire. Ce sont là le calendrier et le motif officiels de l’arrivée de Patrice Motsepe à Abidjan, la 3e de la CAF depuis la fin de la CAN au Cameroun en février dernier. Beaucoup d’observateurs ivoiriens voient pourtant dans ce voyage un agenda caché : celui de la volonté de fédérer les candidats à la présidence de la FIF autour d’une candidature unique.
Pour ce qui est de son agenda officiel, Motsepe sera accueilli par les membres du gouvernement et du Comité de normalisation à son arrivée ce lundi matin. Il aura dans la foulée deux audiences . L’une avec le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi, et l’autre avec le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara. Selon nos informations, ils évoqueront tous les sujets du moment : << Le président de la CAF va évidemment parler des infrastructures avec le Premier ministre et le Chef de l’Etat mais il va également évoquer les élections à la FIF. Rappelez-vous que lui et le président de la FIFA avaient déjà effectué un voyage à Abidjan dans ce sens…>>, nous a confié une source au ministère de la Promotion des Sports et du Développement de l’Economie sportive. Par ailleurs, l’ancien patron de Mamelodi Sundowns va inaugurer le bureau de la CAF à Abidjan, toujours dans la matinée. Dans l’après-midi, il s’envolera pour San Pedro au Sud-Ouest du pays, pour voir l’état d’avancement du Stade de la ville et de la Cité de la CAN.
Les infrastructures peinent à finir
Lors d’une récente conférence de presse, Mariam Yoda, Directrice générale de l’Office national des Sports, a annoncé que presque tous les Stades avancent tranquillement vers leur finition . Le Stade de la Paix de Bouaké est à 94%, celui de Yamoussoukro à 98%, celui de Korhogo à 64%, celui de San Pedro à 71%, celui d’Ebimpe à Abidjan, dont la pelouse pelouse en réfection, est à 98%. Le seul Stade dont le taux de finition est faible est Félix Houphouet-Boigny qui en est à 25%. Contrairement aux autres enceintes, à l’exception de Bouaké, il n’est pas nouveau. Il a été en partie démoli pour être porté de 45 mille places à 30 mille afin d’avoir de l’espace pour les parkings. Situé en plein centre d’affaires dans la commune du Plateau, il nécessite en effet que ses alentours soient dégagés pour des raisons sécuritaires. Après 7 ans , la Côte d’Ivoire n’a toujours pas un seul Stade achevé. L’Asec, le seul club du pays engagé en compétition africaine dispute ses matches à domicile chez le voisin béninois.
<< C’est vrai que vous êtes des journalistes, mais à un moment donné, vous avez le devoir de rassurer ! Quand vous allez sur un site, ce qui n’est pas bien, vous n’allez pas dire que c’est bien, mais au moins, dans vos analyses, il faut rassurer. Mais j’avoue qu’il y en a qui partent, et après, dans leurs analyses, on a l’impression que la Côte d’Ivoire n’a rien fait du tout ! C’est justement vos réactions qui ont alarmé la CAF qui a décidé d’organiser des visites d’inspection à Korhogo et à San Pedro. Moi je n’ai aucun problème concernant les autorisations d’accès aux infrastructures, mais il faut que le compte rendu soit objectif…>> , avait pesté la Directrice parlant des travaux. Des propos qui traduisaient clairement la peur du gouvernement de se voir retirer l’évènement ou même de le voir repousser simplement. Il faudra qu’entre ce qui est dit devant la presse et ce que le patron de la CAF va voir, l’écart ne soit pas trop grand pour être rassurant. Car avec en plus cette élection qui peine à avoir lieu, la Côte d’Ivoire semble être dans l’œil du cyclone.
Plaider pour le consensus ?
Au delà de la visite de travail, les réseaux de communication de certains potentiels candidats ( dépôt des dossiers le 6 avril) sont déjà en brande. Pour eux, Motsepe vient à Abidjan pour plaider pour un consensus autour de la candidature de Didier Drogba pour l’élection prévue le 23 avril prochain. Ce dernier a fait mentir toutes les rumeurs sur ses soi-disants problèmes de parrainages et les relations supposées distantes avec les membres actifs il y a quelques jours dans une interview vérité. Mieux, contrairement aux autres, Drogba a déjà commencé, avant même la campagne, à dérouler un pan de son programme la Renaissance sur un site dédié. Il serait ainsi actif parce qu’il saurait ce qui se trame. Mais ces suspicions sont-elles fondées? Difficile d’y répondre.
Pourtant, pour les plus farouches adversaires de Drogba, à savoir Sory Diabaté et Idriss Diallo, ex-dirigeants de la FIF dans l’ombre de Jacques Anouma ( 2002-2010) et Sidy Diallo (2011-2020), Drogba est clairement soutenu par la FIFA. << C’est à cause de Drogba que la FIFA a nommé un Comité de normalisation >>, ronronne Seri Valentin, Président de Yopougon FC et proche de Sory Diabaté. << Il est inadmissible qu’on fasse tout ça pour un candidat>>, avait pesté Jacques Anouma, après que la FIFA a fait injonction de ne conserver dans les textes que 4 parrainages maximum pour être candidat à la présidence de la FIF ( article 47). << Trop facile comme raccourci. Si j’avais vraiment le pouvoir d’influence sur la FIFA, il y a longtemps qu’il n’y aurait pas d’élection. Je m’engage en tant qu’Ivoirien et pour le football ivoirien… >>, a répondu Drogba à ces supputations dans son récent entretien télévisé. Serait-il possible de faire asseoir tout le monde à la même table avec ces divergences ? Wait and see.
Sanh Séverin
Adama Bakayoko
3 avril 2022 at 23h33
L’exécutif ivoirien ne peut jamais accepter de perdre DROGBA. C’est un atout majeur pour le rayonnement du pays et le développement du football.